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Chevalier Ordinaire

Ma vie n'est pas très compliquée, je suis en quelque sorte à la recherche de quelque chose ..Je ne désespère pas de donner un sens à cette drôle d'aventure...Voici la quête inutile du chevalier Ordinaire !

QUÊTE 8 // La quête de l'admiratrice..

Publié le 16 Juin 2017 par Chevalier Ordinaire in LES QUÊTES INUTILES

QUÊTE 8 // La quête de l'admiratrice..

Lors d'une quête en forêt ou une aventure m'avait mené à la recherche d'un médaillon mystique qui offrirait l'immortalité à qui le porterais (ouais, t'imagines l'état..) je marchais seul en me disant que je j'étais seul (les lendemains de soirées sont rarement productifs). J'imaginais ce que serait le chemin si, de part et d'autre, des admiratrices hystériques me jetaient leurs vêtements dans un mouvement de transe collective et je me suis dit qu'il fallait que je mette à jour mon blog.. Je partais en direction de mon repaire secret (il faut imaginer la "Batcave" mais plus petit et sans Alfred, sans véhicules, sans accessoires.. (oublis la Batcave)), quand soudain (là, tu t'accroches à ton siège), j'ai cru entendre un truc quelque part (pfff..).. J’en étais sûr ! une groupie, cachée dans un buisson, était surement en train de m'épier, d'essayer d'imprimer dans sa tête le moindre de mes mouvements, la plus petite posture héroïque que j'offrirais à ses yeux éblouis..Bon.. Allez.. Comme un cadeau, j'ai levé le doigt au ciel, immobilisé dans ma plus belle posture et d'un air profond, j'ai défié Dieu (les yeux dans les yeux) puis, dans une extraordinaire prestation dramatique, je me suis lancé à terre pour frapper le sol de mes poings en pleurant de tant d'impuissance et tant de solitude (le coup du chevalier sensible/maudit, ça fait un peu réchauffé, mais ça marche toujours (en témoigne la larme d'émotion qu'il m'a semblé entendre couler le long des joues de ma groupie) ensuite, pour rester naturel, je suis parti sur quelque pas de danse..

Un peu désorienté de vivre désormais pour le plaisir de l'autre, je me suis dit qu'il fallait que je prépare cette quête de l'admirateur..

La prise de conscience du corps :

On ne peut pas être admiré sans se sentir admirable. La démarche navrante d'un chevalier courbé portant sur son dos le poids de sa propre existence est un tableau catastrophique, il faut lever la tête, devenir fier de ce que l'on représente, lancer ses jambes dans un pas assuré et conquérant . Le corps doit être maîtrisé et l'allure consciente. Les gestes deviennent le reflet de la perception que l'on a de soi. Tout doit s'accorder dans une calligraphie corporelle cohérente et représentative de ce que l'on est ..

La prise de conscience de la direction :

Un chevalier quelconque qui déambule sur un chemin quelconque est particulièrement prévisible, toutes les personnes qui déambulent sur les chemins partent de l'origine du chemin pour aller jusqu'au bout, de l'autre côté (comme de la naissance à la mort ou du matin au soir ou de l'érection à l'orgasme(oui, il ne faut pas juste voir ça comme un chemin).. En suivant le chemin, on suit également celui qui nous précède et ça n'a rien d'admirable (Il faut repenser à l'érection pour bien assimiler l'idée "Au SUIVANT !").. Il ne faut pas suivre, il faut aller ailleurs, se surprendre soit même pour surprendre l'admiratrice.. Quoi que l'on décide de faire, il faut être le premier et le dernier.

La prise de conscience de la création :

L'admiratrice ne voit pas les chevaliers penser, si t'as voulu partir et que t'es pas parti, elle verra juste un chevalier qui n'a rien fait, et on n'admire pas quelqu’un qui ne fait rien.. Il faut faire, toujours plus, s'arracher de l'emprise des choses acquises pour en acquérir d'autres.. L'admiratrice n'a pas de mémoire, il faut créer en permanence pour qu'elle sache que l'on sait le faire. Peut-être ne nous suivra elle plus d'ici quelque seconde, il faut la convaincre de rester en se forçant à faire toujours mieux que de notre mieux..

La prise de conscience du contrôle:

L'admiratrice a trouvé en nous quelque chose d'admirable, cool, maintenant il ne faut pas le perdre..  Il s'agit peut-être de la fougue (qui disparaît quand tu te mets à mesurer le bénéfice/risque), de la folie (qui disparaît en confrontation avec les réglementations de la société), de la naïveté (qui disparaît avec la sensation de savoir), de l'originalité (qui disparaît avec l'assimilation du groupe) etc ..Il faut réussir à s'approprier ses propres rouages pour les faire tourner manuellement (pour être franc, c'est très compliqué de gérer en pleine conscience des trucs comme l'émerveillement (par contre, passer son temps à répété à qui veux l'entendre qu'on s'émerveille de tout, c'est facile), mais prendre un aliment dans ses mains et s'émerveiller de sentir encore une fois son gout pour la première fois...). Il ne faut pas se laisser engloutir par la facilité, par les choses "maîtrisées" (un lever de soleil est aussi impressionnant qu'une aurore boréale) , il faut resté hors de l'eau, lutter continuellement contre la conscience collective pour rester maître à bord..

La prise de conscience du rôle :

Il n'y a pas de figurant admirable, il n'est d'ailleurs pas sensé y avoir de figurant (sauf l'admiratrice (heu.. sauf que l'admiratrice devient actrice de ta propre vie) donc ça ne compte pas). En devenant lucide/admirable, on devient conscient du rôle que l'on joue, on se rend compte que toutes les manettes sont devant nous (comme devant tout le monde d'ailleurs). On peut élever ou détruire les gens, les relever ou les enfoncer, se faire écraser ou les écraser, les faire rêvé ou les effrayer, tout est là... perso je pense que l'admiratrice attend de moi que je trouve un équilibre idéal de toutes ces variables d'une complexité infernale...

La prise de conscience de l'existence:

Si on est admiré , sans la maîtrise de ce que l'on représente, on ne mérite pas l'admiration (comme un artiste qui chierait dans des bocaux sans démarche artistique (juste parce que les WC étaient trop loin), mais qui n'aura pas de remords à le vendre), tout ça doit être un choix et rien n’est pire que d'être admiré dans une démarche automatique (ouais, mais au moins on ne triche pas (un ballon sur un toboggan non plus, pourtant il ne mérite pas d'applaudissement)) la prise de conscience de l'admiration doit être prétexte à une démarche lucide tendant vers une maîtrise idéale de son propre rôle dans cette comédie absurde (il fallait lire "vie fantastique")

Bonus ! je me suis dit que ça serait cool de croiser la groupie qui me suis partout et qui a fait de moi ce que je suis.. Hier, j'étais en train de cueillir des fleurs (oui, il y a un coeur sensible sous cette armure de carton) quand j'ai entendu quelque chose bouger dans le buisson derrière moi... j'ai posé mes fleurs, j'ai sorti mon excalibar (on ne sait jamais, si c'est une folle qui veux m'arracher un bout de chemise pour le garder comme un trophée) et je me suis approché doucement du buisson, j'ai écarté les branches pour découvrir le visage de cette mystérieuse femme qui me voue sa vie et là ... 

"MERDE ALORS ! Ça, c'est drôle !" 

C'est moi qui suis dans le buisson
 

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