QUÊTE 25 // La quête de l'erreur..

Lorsque j'étais encore qu'un tout petit chevalier, que mon armure n'avait pas encore poussé et que je ne considérais pas encore comme primordiale de passer mes journées à réfléchir au récit de quête entêtante que personne ne lirait (mais ne te fais pas de souci, je les lis pour toi), mes parents m'avaient emmené dans une fête foraine pour voir l'attraction dont tout enfant rêve, un manège de chevaux de bois. À cette époque, votre serviteur n'avait pas la taille requise et maman m'avait simplement indiqué que lorsque je serais grand, si j'ai été obéissant et gentil à l'école, je pourrais, moi aussi, monter sur un de ces cheval (on dit chevaux quand il y  en a plusieurs).. Le manège c'est simple, ce sont des chevaux de bois synthétique (plastique)  peinturluré de couleur criarde selon un savoir-faire transmis de forain en forain (à la bombe de peinture par le Jo (c'est lui qui peint des pin up aux proportions approximatives sur les camions de routier)) le tout, agrémenté d'une charmante mélodie composée de 8 notes entêtantes qui tournes en boucle et permette de rendre le parcours agréable (on parle bien d'un véhicule, de maquillage et de radio et d'un circuit qui se répète encore et encore)..Donc moi, de l'extérieur, j'en rêve (c'est vrai que ça donne envie) donc je fais tout comme la maman elle l'a dit, et un jour , bénédiction, mes parents m'emmènent à la fête foraine, me donne la main jusqu'au manège, me porte pour me poser sur un des chevaux en bois plastifié (bon j'avais 18 ans, mais c'est pour la métaphore) et me regarde ému durant ces minutes de répits avant le départ, ce remémorant le petit chevalier qui ne rêvait que d'une chose, être là, maintenant, devant eux, près à se lancer dans la vie, la vrai..

Le départ est donné et je vois mes parents me faire des coucous de la main alors que ma monture déjà se lance au galop autour du pilier central accompagné par mes éclats de rire, c'est parti pour l'aventure! à moi le monde !! Wouhou !!! et, à peine étais-je parti que je revoie, derrière le pilier central,  mes parents me faire coucou.. Attend attend, c'est quoi ça ? .... Ça continue et je vois encore mes parents me faire coucou... C'est une blague? c'est ça la vie? Bienvenue dans la quête de l'erreur.

Je prends beaucoup de plaisir à contrarier les statistiques en partant du principe que tous les aspects primaires qui existe en l'homme et qui disparaissent, par la force des choses (on a plus 20 ans) peuvent être remplacé par une démarche de réflexion qui, étant alimenté de manière lucide, épuise de manière consciente, mais ne disparaîtra que si on l'abandonne.

Exemple : 
imagine que la vie consisterait à tenir une balle dans ta main, le bras tendu devant toi
-n'ayant pas conscience de la métaphore, la vie statistique te fera (sans t'en rendre compte) baisser ton bras jusqu'à ce que la boule soit à terre et t'échappe (puisque c'est fatigant et que la vie, ça ne doit pas être fatigant (passe-moi la télécommande)).
si tu tu as compris que la balle à un intérêt capital dans le plaisir que tu prends à être là et que, dans le maintien de cette balle en hauteur, c'est toute la grandeur et l'émerveillement de ton existence que tu tien à bout de bras, ton bras ne faillira pas, il sera tendu devant toi et tu resteras attentif, toujours (jusqu'a ce que tout s'arrête (si tu dis "c'est triste" dis-toi que monsieur statistique continuera sa vie en étant déjà mort)

Donc, je me suis rendu compte d'un truc marrant (tu va voir, c'est hilarant) c'est qu'en cherchant à surdévelopper de manière lucide ce que monsieur l'autre faisait de manière inconsciente, je pensais créer un cheminement parfait, puisque j'allais pousser chaque détail à son paroxysme (j'ai quand même vérifié la définition) Travail ++, amour ++ projet ++ relation ++ , malheureusement, le projet n'a pas eu l'effet escompté, car, tout devenant parfait, tout est devenu désespérément prévisible. 

En écoutant des couples raconter leur rencontre, j'ai découvert le détail qui me faisait défaut, l'EREUR!

Si tu laisses à un individu le soin de gérer totalement sa propre vie, il choisira les gens qu'il va croiser, choisira ce qu'il doit ou ne doit pas voir, choisira ce qu'il va ou ne va pas faire et tout restera comme ça a toujours été puisqu'aucun élément ne viendra perturbé cette mécanique parfaite.

Les rencontres, les relations, les découvertes, les anecdotes,les situations cocasses qui rendent le chemin particulièrement savoureux ne sont pas le fruit du fonctionnement normal du manège, ils sont des erreurs. La seule chose que peut t'apporter le manège, c'est de l'erreur prévisible et réglementée à outrance (le pompon) que l'on agite devant toi, qui te rend euphorique avant que tu puisses l'attraper et qui te rend indifférent dès que tu l'as en ta possession (l'enfant, une fois le pompon en main, le pose à côté de lui et continu ce cheminement prévisible en faisant la gueule)

Exemple : Monsieur A regarde la téloche avec son chat (manège), les voisins font trop de bruit, lui qui est plutôt du genre à attendre que ça passe décide à 23h35, d'allé toqué à la porte des voisins pour leur demander de baisser le son de la musique.

Mademoiselle B, qui reste d'ordinaire à regarder chez elle des animes sur son ordinateur (manège), s'est laissée convaincre d'allé à cette soirée dans laquelle elle n'a clairement pas sa place, elle qui ne boit jamais n'a rien trouvé de mieux à faire que de s'approprier la bouteille de vodka.

Monsieur A frappe à la porte, les yeux pleins de colère, mademoiselle B, qui n'est pas du genre à prendre des initiatives se permet d'ouvrir la porte et tombe nez à nez avec monsieur A (pompon). Monsieur A reste sans voix devant la demoiselle à la robe rouge et à la bouteille de vodka (pompon). Sans aucune entrée en matière, mademoiselle B prend la main à monsieur A et l'invite à venir boire un verre à l'intérieur.

Et voilà, chacun son pompon, une fois l'euphorie passée, chacun va poser l'autre à côté de lui et continuer ses tours de manège, Monsieur A et madame B regarde la télé, avec leur chat et ne manque pas une occasion de raconter cette erreur qui les a fait se rencontrer.

Certaines personnes descendent volontairement du manège, l’erreur qu'il provoque à une saveur exceptionnelle (la saveur de l'erreur est le fruit du contraste Manege/erreur) le plaisir procuré par l'erreur va peu à peu s'estomper à mesure que l'erreur va devenir leur nouveau manège et rien ne changera. Les plus fabuleux des génies sont ceux qui descendent du manège par idéologie puis, une fois la saveur du contraste passé, viennent s'assoir sur les bancs autour du manège pour crier leur bonheur d'apparat (leur erreur n'a plus de saveur, mais leur fierté leur interdisant de venir s'installer à nouveau sur le manège, ils espèrent que la culpabilité et la jalousie qu'ils inspireront comblera ce vide d'une erreur sans saveur (genre je vie dans les bois pour m'éloigner de toi et je tiens un blog pour te montrer que je vis dans les bois #viesolitairesansinternet)) 

Conclusion :

Je me suis mis à lancer des poignées de sable sur les engrenages dont j'étais si fier, et là, j'ai découvert l'euphorie que peux procurer l'erreur, quand, tout en restant sur un manège fiable et rassurant, tu te mets à déstabiliser l'ordre prévu des événements, quant tu de déplaces hors de ton véhicule, que le cheval sur lequel tu es fait une embardée à cause d'un écrou mal vissé (tu l'avais vu, pourquoi tu n'as rien dit? (parce que j'accepte l'erreur)),que tu te sers du pompon comme d'une perruque tout devient palpitant, car tu te mets à douter de tout ce qui adviendra... Tu crées les erreurs que tout le monde attend (comme le destin) pour se sentir vivant, et surtout, tu t'affranchis de l'ultime absurdité du manège qui consiste à faire croire que tout serait prévisible.. 

Si l'on ne cherche pas à anticiper et a maitrisé la répétition, elle n'existe plus et devient une surprise.