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Chevalier Ordinaire

Ma vie n'est pas très compliquée, je suis en quelque sorte à la recherche de quelque chose ..Je ne désespère pas de donner un sens à cette drôle d'aventure...Voici la quête inutile du chevalier Ordinaire !

QUÊTE 40 // En quête d'une raison de suivre..

Publié le 8 Juin 2018 par Chevalier Ordinaire in LES QUÊTES INUTILES

 QUÊTE 40 // En quête d'une raison de suivre..

Un soir d'été, après avoir réussi à me débarrasser de 3 groupies qui me harcelaient telles des... groupies (je vois ce que tu veux dire), je traversais, serein, ébloui par les derniers rayons rougeâtres d'un soleil en déclin, le parc du château sur mon cheval doré (je l'ai customisé selon les conseils du magazine "horse tuning"). Me laissant entrainer par ce que ce cadre romantique m'inspirait, je prenais ma plus belle voix, une main sur la poitrine et l'autre comme accompagnant l'offrande poétique que je ne pouvais réfréner, je me mis à déclamé "maître corbeau sur un arbre perché" (ben oui, je n’en connais pas d'autre).. C’est alors que j'entends, à côté de moi, une voix rauque et caverneuse me dire sans ménagement, "t'as pas d'autre chose à foutre que de dire des conneries".. Je tourne la tête avec précaution et aperçois la chevelure parsemée crado d'une espèce d'homme-troll à l'allure mendigot qui marche en boitant comme un monstre à côté de mon cheval... après avoir ravalé une vague de vomie qui vint me taquiner la glotte, je demande à ce truc qu'est-ce qu'il fou la, qu'est ce qu'il est... voici ce qu'il me répond : -je te suis parce que t'es pas capable de te débrouiller tout seul .. Heureusement que je suis là pour t'aider à faire toutes ces aventures parce que sans mon aide, tu serais assez débile pour te faire assommé par ton cheval.

-qui t'a dit que j'avais besoin de toi?

-Bin, j'suis assez grand pour m'en rendre compte, il faudrait être aveugle pour ne pas s'en apercevoir.

-Non, tu es juste assez naïf pour t'en persuader, voilà tout.. Tu as trouvé une raison de suivre, félicitations! bienvenu en quête d'une raison de suivre.

 

Lorsqu'on regarde les enfants, on peut se rendre compte qu'ils ont chacun une façon de suivre leurs parents (ils ont chacun une technique pour se justifier de suivre leurs parents). Certains s'intéressent, certains regardent passif, certains veulent aider, ils ont tous une manière de donner une explication, une excuse au fait qu'il soit là et qu'il souhaite continuer d'être là. Lorsque je te dis "hey maman! regarde maman, regarde ce que je sais faire !" Je te fais un spectacle récapitulatif de mes compétences pour que tu voies comme te suivre est un moteur à mon éveil personnel (surtout que ce que je te montre sont des choses que je t'ai vu faire). Je souhaite que la fierté que tu ressens pour moi soit la validation de l'intérêt que j'ai à te suivre ..Je souhaite également que tu me croies lorsque je te fais croire que je te suis pour te satisfaire (alors qu'évidemment, je te suis pour me trouver un intérêt de continuer).

 

Exemple :

En tant que chevalier ordinaire, ma raison de suivre, c'est de plaire, c'est-à-dire que si je veux suivre quelqu’un, je dois lui plaire. Je suis le genre de type qui va s'entrainer durant des mois sur un instrument pour pouvoir s'en servir pour te plaire (pour que tu acceptes que je te suive).. Je suis également le genre de type qui va tellement s'entrainer sur l'instrument, que je vais tellement te plaire que tu voudras me suivre (mais il ne faut pas ! si tu me suis je ne peux plus te suivre et je n'ai donc plus rien après quoi courir). Reste devant moi et contente-toi de me laisser te pousser, comme ça je peux continuer de te suivre.

 

Lorsque j'étais gamin, je me levais le matin en me disant que j'allais chercher à comprendre plein de nouvelles choses pour plaire à mes parents et qu'ils acceptent que je les suive (c'est donnant-donnant, ils acceptent que je les suive (et donc ils acceptent que je me serve d'eux comme prétexte pour avancer) et en échange, je leur donne de la fierté)..

Aujourd'hui, en me levant, je me dis que je vais comprendre plein de nouvelles choses pour plaire à mon environnement relationnel :

Lorsque tu es à la maison et que je te parle de mes projets, je ne veux pas que tu sois jaloux ou envieux, je veux te plaire pour que tu sois content que je me serve de toi pour continuer ..

 

Exemple : je marche dans un champ, seul, en regardant mes pieds, je me rends compte que quelqu’un me suis, c'est chiant, je voulais être tranquille, je me retourne et lui dis : "si tu n'a rien à m'apporté, dégage !" il me répond qu'il a plein de choses à m'apporter, qu'il peut me faire regarder le ciel autrement, qu'il peut m'apporter la perception des parfums, la sensation de l'air sur ma peau... je luis dit OK, tu peux me suivre, mais avec tout ce que tu m'offres, qu'est ce que je peux faire pour toi ?

-Rien, le fait que tu acceptes que je te suive est le plus beau des cadeaux puisqu'en te suivant, je trouve comme une raison de faire le chemin.. Comment parvenir à continuer de marcher alors qu'il n'y a pas de but à ce chemin? L'astuce est simple, il me suffit de te suivre, et en voulant te plaire, je me plais à moi aussi et en te suivant, je reste vivant.

 

Ce qui est drôle dans cet exemple, c'est que la personne qui marchait seule dans le champ et qui était suivie suivait elle même une (ou des) personne (s) avec d'autres méthodes

 

J'espère qu'on s'est compris,

 

EXEMPLE 1 : imagine que tu es en train de faire une création et qu'une personne se met debout, à côté de toi et te regarde passif. Le fait de te regarder lui permet de te suivre et c'est ainsi qu'elle se rassure que sa vie est "utile". elle suivra les jours de la même manière, les regardera, passif considérant que regarder les jours passés est un prétexte suffisant pour vouloir continuer.

 

EXEMPLE 2 : Imagine que tu es en train de créer et qu'une personne se met debout, à côté de toi et critique la manière dont tu crées. C'est sa façon de te suivre, la critique est une façon d'exister dans ton sillon et de s'approprier ta création. C’est ainsi qu'elle suivra les jours qui défilent, elle critiquera tout et ce sera sa façon de se persuader qu'elle a un rôle dans cette histoire et donc de vouloir rester dans l'histoire.

 

EXEMPLE 3 : Imagine que tu es en train de créer et qu'une personne te regarde te reprochant de ne pas t’occuper d'elle. C'est sa façon de te suivre et de suivre les jours, en reprochant continuellement à son environnement de la négliger (et donc en voulant être au coeur de toutes les histoires) elle se trouve une quête à suivre et donc un intérêt de continuer.

 

Ce qui nous tient sur la terre, c'est une méthode, une technique pour vouloir continuer. Si je reste là, c'est que je veux te plaire et c'est ma façon d'avoir une raison de rester. Si tu parvenais à me convaincre que plaire est vain (ou si tu supprimais l'interaction que j'ai avec l'autre), tu m'ôterais ma technique et par la même occasion, l'intérêt que j'ai de vouloir rester. Sans notre technique, on ne veut pas nécessairement mourir, beaucoup de personnes, dépourvues de leur méthode, continu une vie vide, comme un corps-mort pouvant se mouvoir, mais sans aucune intention. Je pense qu'il faut parvenir à identifier la technique de chacun, pour trouver où se cache le prétexte qui le pousse à chercher la suite et pour éviter de supprimer ce prétexte. Souviens-toi de cette personne qui voulait aider tout le monde et dont personne n'avait besoin, elle a fini par avoir 30 chats pour pouvoir aider quelqu’un et avoir un intérêt de vouloir continuer (elle est devenu une folle au chat, asociale et renfermé, marginale et exclue, mais vivante..YOUPI)

 

Pour conclure :

J'étais un peu gêné d'être suivi par une personne dont la technique consistait à se rendre indispensable auprès de celui qu'il avait préalablement rabaissé.. Et malgré l'allure répugnante de ce personnage et son manque profond de lucidité, je ne pouvais pas lui ôter sa technique, car je l'imaginais déjà en train de pleurer, adossé à un arbre à se demandé à quoi bon.

 

Descendant de mon cheval, je l'ai remercié chaleureusement de m'avoir aidé dans cette quête et lui ai dit que je n'y serais pas parvenu sans lui.

Merci de m'avoir aidé = Tu as raison j'avais besoin de toi.

Je n'aurais pas réussi sans toi = tu m'as été indispensable. (donc mission accomplie)

Étant donné qu'il ne peut pas comprendre ce qu'il n’a fait pour moi ni ce que je faisais réellement, il ne restera pas vers moi, car ça le forcerait à admettre qu'il ne sait pas à quoi il sert.. Il gardera intact sa technique qui le pousse à continuer, vous le verrez peut être, en patron qui souhaite que tu suives scrupuleusement ses règles absurdes, en beau père qui t'explique comment faire du ciment alors qu'il n'en a jamais fait, en entraineur de football qui hurle auprès des gamins plus talentueux que ce qu'il ne sera jamais, en professeur qui fait expulsé un élève qui à relevé une erreur sur la formule au tableau.

 

Et moi, je remonte sur mon cheval et continu le chemin, je devient une silhouette noir devant un horizon flamboyant, suivant une projection que je me fais de la perfection et cherchant à me convaincre que tout cela lui plait (Quête de l'admiratrice)

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